Dans les yeux de mes filles, je vois…

6 mars 2013

Mes poupées…

Filed under: Non classé — vicval31 @ 13 h 32 min

Je viens de déposer ma « grande » poupée de 6 ans à la danse. Queue de cheval en l’air, petite doudoune bleue à capuche, elle a posé son inséparable doudou dans la voiture. Elle est partie, avec un air assuré dont je sais bien, moi, sa maman, qu’il ne reflète pas vraiment la réalité. Elle a foncé dans les escaliers et je savais qu’il y avait en elle une petite crainte de monter ces deux étages seule. Mais elle est fonceuse et elle y est allée. C’est un défi pour une petite fille de cet âge…Je l’ai donc accompagnée par la voix et ai attendu qu’elle me dise qu’elle était bien arrivée pour partir. Ma poupée aux cheveux blonds, aux yeux marrons qui sont si semblables à ceux de son papa. Ma poupée qui est un être exceptionnel, que je regarde chaque jour avec étonnement tant il me semble impossible qu’elle soit bien là et qu’elle soit elle. Ma poupée que j’ai attendue pendant de nombreuses années, qui est le fruit d’un long combat du fait de la stérilité de mon ex mari. Mon cadeau qui m’a ramenée à la vie lorsque son papa est parti avec une autre alors qu’elle était encore dans mon ventre…J’ai tant de reconnaissance pour cet enfant. Je suis admirative de ce qu’elle est. Je lui souhaite tout le meilleur et je souhaiterais la protéger de tout. Comment expliquer ce que je ressens pour elle?

Et puis je suis rentrée à la maison. Ma deuxième poupée, mon bébé, mon ange, est endormi. Je n’entends que le bruit des touches sur mon clavier et je me sens entière, vivante, sereine. Qui l’eut cru? Je suis maman de ce deuxième trésor qui est un vrai cadeau elle aussi. Elle a hérité de mes yeux cette fois, des cheveux épais de mon papa je crois et de la bouche magnifique de son papa, de l’homme de ma vie. Elle a cette gaieté qu’ont les enfants que la vie a épargnés. Elle me donne le sentiment, quand je la tiens tout contre moi, que je n’ai plus besoin de rien d’autre, que le bonheur est là. Mon bébé dort et je veille sur lui. Rien ne pourra remplacer ces moments magiques.

Si quelqu’un m’avait dit que je deviendrais cette femme là, je ne l’aurais certainement pas cru. Non, je crois que je savais que la famille était essentielle à mon bonheur mais il m’a toujours semblé et je l’ai souvent revendiqué, que je devais aussi réussir socialement. Je devais rendre justice aux femmes de ma famille qui avaient quelques comptes à régler avec les hommes. Je devais m’assumer et être indépendante. C’est ainsi que j’ai embrassé la carrière d’avocat. Je ne me suis pas penchée sur les problématiques familiales, je n’ai pas défendu les femmes ou les plus faibles contrairement à ce que j’aurais souhaité. Non, j’ai choisi la sécurité financière et affective. J’ai opté pour le droit des affaires qui me permettait de rester à distances de mes clients et de leurs problèmes. Je sais aujourd’hui que ce fut là mon erreur. J’ai obtenu la sécurité financière et les honneurs, j’ai occupé de très beaux postes mais je n’étais pas en phase avec moi-même. Je m’ennuyais!

Si l’on m’avait dit que je deviendrais cette femme  que je suis aujourd’hui, je ne l’aurais jamais admis. J’ai encore du mal à accepter cette idée. Elle va à l’encontre de mes valeurs puisque pour la première fois, je laisse un homme, mon homme, mon allié, mon ami, prendre les rennes financières de notre vie, pour un temps… J’ai enfin le temps et le droit de me concentrer sur enfants, sur mes amours, sur celles qui sont devenues ma joie de tous les jours. Je dois maintenant décider du sens que je souhaite donner à ma vie professionnelle…je souhaite qu’elle me ressemble enfin. Je veux être un guide pour toutes celles qui rencontrent les même défis que ceux auxquels j’ai été confrontée. Je veux être moi.

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